mois sans tabac arrêter de fumer

Novembre : comment accompagner vos patients dans le Mois Sans Tabac

Le tabac est la première cause de mortalité évitable en France, avec 75 000 décès par an. Un fumeur régulier sur deux mourra d’une maladie liée au tabac. Le Mois Sans Tabac est une opportunité idéale pour aider les patients à initier ou renforcer leur démarche d’arrêt.

Avant de parler de sevrage, rappelons les principaux composants de la cigarette et leurs effets néfastes, afin d’appuyer vos arguments auprès des patients fumeurs.

Que contient une cigarette ?

Composant Effets principaux sur la santé
Nicotine Responsable de la dépendance. Augmente la fréquence cardiaque et la pression artérielle, contribuant aux maladies cardiovasculaires.
Goudrons Cancérigènes, favorisent les cancers des poumons, de la bouche, de la gorge, de l'œsophage et de la vessie. Endommagent les voies respiratoires et aggravent les maladies pulmonaires chroniques.
Monoxyde de carbone (CO) Se lie à l’hémoglobine, réduisant le transport de l’oxygène dans le sang. Augmente les risques cardiovasculaires et diminue la capacité respiratoire.
Formaldéhyde Cancérigène reconnu, favorise les cancers nasopharyngés et la leucémie. Provoque des irritations des yeux, du nez et de la gorge.
Benzène Augmente le risque de leucémie et d’autres cancers du sang. Toxique pour la moelle osseuse, pouvant causer des troubles sanguins comme l’anémie aplasique.
Nitrosamines spécifiques au tabac (TSNA) Cancérigènes puissants, augmentant significativement le risque de cancers des voies respiratoires et digestives.
Métaux lourds (plomb, cadmium, arsenic) Augmentent le risque de cancers. Toxiques pour les reins, le système nerveux et le système cardiovasculaire.
Acroléine Irritant sévère des voies respiratoires. Contribue aux maladies pulmonaires obstructives chroniques (MPOC).

Comment évaluer la dépendance et la motivation d’un patient ?

Un fumeur est considéré comme dépendant s’il présente l’un des trois critères suivants :

  • Il a rechuté après une tentative d’arrêt.
  • Il continue à fumer malgré des conséquences sur sa santé (infarctus, BPCO, cancer) ou malgré des risques spécifiques (chirurgie, grossesse).
  • Il craint sans cesse d’être à court de tabac.

Le test de Fagerström permet d’évaluer l’intensité de la dépendance grâce à un questionnaire.

L’entretien motivationnel aide à accompagner le patient en respectant les différentes étapes du processus d’arrêt, selon le modèle de Prochaska et DiClemente :

  1. Pré-intention : le patient ne pense pas encore à arrêter.
  2. Intention : il envisage l’arrêt mais reste ambivalent.
  3. Décision : il se prépare activement à arrêter.
  4. Action : il est engagé dans l’arrêt du tabac.
  5. Maintien : il ne fume plus mais reste vigilant face aux risques de rechute.

Quelles solutions proposer ?

Solution Principe Efficacité
Substituts nicotiniques (patchs, gommes, pastilles) Apport contrôlé de nicotine pour réduire les symptômes de sevrage. Diminution progressive des doses. Augmente les chances d’arrêt de 50 à 70 %. Remboursés par l’Assurance Maladie.
Médicaments (varénicline, bupropion) Modulent les récepteurs nicotiniques du cerveau pour atténuer les envies de fumer et les symptômes de sevrage. Efficaces en complément d’un suivi médical. Peuvent entraîner des effets secondaires nécessitant un encadrement.
Cigarettes électroniques Permettent une transition avec un apport réduit en nicotine. Controversées, mais peuvent aider certains fumeurs à réduire leur consommation.
Accompagnement psychologique Thérapies comportementales, gestion du stress, conseils nutritionnels. Essentiel pour prévenir les rechutes, surtout lorsqu’il est combiné à un traitement médicamenteux.
Méthodes naturelles (acupuncture, hypnose, phytothérapie) Peuvent réduire l’anxiété, améliorer le sommeil et moduler les envies de fumer. Efficacité variable selon les individus. Peuvent être un complément utile.

Phytothérapie et sevrage tabagique

 

De plus en plus de fumeurs cherchent des alternatives naturelles pour faciliter leur sevrage tabagique. La phytothérapie peut être un précieux allié en aidant à réduire les envies de fumer, gérer le stress et limiter les effets secondaires du sevrage. Certaines plantes ont démontré un intérêt particulier dans l’accompagnement à l’arrêt du tabac :

  • Réduction des envies de fumer : certaines plantes comme Eupatorium Purpureum et Phytolacca Decandra sont utilisées en homéopathie pour diminuer l’attirance pour la cigarette. Elles agissent en modifiant le ressenti du goût du tabac, rendant son usage moins plaisant.

 

  • Gestion de l’irritabilité et du stress : arrêter de fumer s’accompagne souvent d’une nervosité accrue. Pour aider à retrouver un équilibre émotionnel, des plantes comme l’aubépine, la passiflore, la ballote, le pavot jaune de Californie, la mélisse et le lotier sont reconnues pour leurs propriétés relaxantes et anxiolytiques. Elles peuvent être consommées sous forme d’infusions ou d’extraits pour favoriser un état de détente naturelle.

 

  • Lutter contre la fatigue post-sevrage : après l’arrêt du tabac, certains anciens fumeurs ressentent une baisse d’énergie. Pour stimuler l’organisme, des plantes comme la myrtille, la carotte, le ginseng et la prêle sont intéressantes. Riches en vitamines et antioxydants, elles aident à revitaliser le corps et à compenser le manque d’effet stimulant de la nicotine.

 

  • Éviter la prise de poids : l’arrêt du tabac s’accompagne parfois d’une augmentation de l’appétit, entraînant une prise de poids. Des plantes drainantes et digestives comme l’artichaut, le radis noir, la bardane et le bouleau peuvent être intégrées sous forme de tisanes ou de compléments pour faciliter la digestion et limiter le stockage des graisses.

 

  • Une solution naturelle à plusieurs niveaux : la valériane : cette plante offre une triple action précieuse pour les fumeurs en sevrage. Elle est sédative, aidant à calmer l’anxiété et favoriser le sommeil ; hypnotique, améliorant la qualité du repos souvent perturbé après l’arrêt du tabac ; et elle modifie le goût de la cigarette, ce qui peut décourager l’envie de fumer.

Faut-il encourager la réduction ou l’arrêt temporaire ?

  • Réduction : peut être une première étape pour les patients non prêts à arrêter complètement. Associée aux substituts nicotiniques, elle peut conduire à un arrêt progressif.
  • Arrêt temporaire : recommandé dans des situations à risque (grossesse, chirurgie). Peut être un levier vers un arrêt définitif.

Le Mois Sans Tabac est l’occasion d’initier la discussion avec les patients et de leur proposer un accompagnement personnalisé. L’implication des professionnels de santé est essentielle pour maximiser les chances de succès et limiter les rechutes.

Sources : 

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